Projets de recherche

       ANR D4R : Dissidences religieuses et réception de la Réforme à la Renaissance en Espagne (XVIe s.)

Identifiant : ANR-21-CE38-0011

Le projet ANR Dissidences religieuses et Réception de la Réforme à la Renaissance en Espagne (XVIe s.) (dorénavant D4R) poursuit un double objectif en Humanités numériques : d'une part, le traitement d’un corpus du XVIe s. sur la Réforme en Espagne et, d'autre part, la mise au point d’un outil pour interroger de d’importantes masses documentaires, dans une perspective historique. Ce nouvel outil entend devenir un auxiliaire des chercheurs à l’heure d’exploiter des corpus textuels hétérogènes en histoire, en disposant d’outils d’annotation et d’interrogation des masses documentaires. Le projet D4R, qui réunit des historiens, linguistes et des informaticiens français et espagnols vise à rendre possible l’exploration dynamique d'un corpus documentaire constitué (sources inquisitoriales, d’une part, et traités de spiritualité, de l’autre) par le biais d’une plate-forme numérique.

Sur le plan historiographique, l’ouvrage collectif Reforma y disidencia religiosa : la recepción de las doctrinas reformadas en la Península ibérica en el siglo XVI (Collection de la Casa de Velázquez, 2018), que trois membres du projet D4R ont co-dirigé, constitue le premier ouvrage monographique à l’échelle de l’ensemble de la Péninsule ibérique. Synthétisant l’état des recherches près d’un siècle après la parution de la monographie de Marcel Bataillon, Érasme et l’Espagne, divers spécialistes de la question de la Réforme en Espagne y ont fait la synthèse de l’état de la recherche, mis en valeur et en perspective les progrès historiographiques et les travaux actuels (Bœglin et al. 2018, pp. 8-9 ; 264-266 ; 355-356). Ces contributions invitent à interroger plus profondément la question de la réception de la Réforme, entendue comme une « histoire des appropriations » (R. Chartier). À peine ébauchée dans l’ouvrage, celle histoire invite à développer de nouveaux outils afin de permettre une interrogation de corpus documentaires volumineux et de nature hétérogène.

En effet, concernant les sources inquisitoriales, l’exploitation sérielle de celles-ci impulsée dans les années 1980 par des historiens de l’Inquisition (Dedieu, Henningsen) a permis une meilleure connaissance d’ensemble du tribunal. Compte tenu de l’état de la technologie d'alors, elles n’ont pas été en mesure de croiser informatiquement des sources de natures différentes et souvent fragmentaires pour le XVIe siècle. Ces dernières années, les techniques d’exploration des données communément employées dans le domaine scientifique offrent la possibilité, dans le domaine des humanités numériques, de faire émerger des modèles de visualisation des données de vastes corpus bien plus vite que ne le ferait un lecteur humain, et d’attirer l’attention sur des résultats atypiques ou inattendus (Kirschenbaum et al., 2007).

Le projet D4R entend valoriser un corpus conséquent sur la Réforme en Espagne au XVIe siècle,  incluant des ouvrages spirituels et des sources inquisitoriales. Outre le développement de l’éditorialisation, il s’agira de tester sur celui-ci un algorithme intégré à un espace de travail pour chercheurs en SHS. Différents work-packages complémentaires viendront enrichir les données disponibles et les outils sur lequel reposera la plateforme.Cette dernière, en mettant à disposition un algorithme et une ontologie évolutive, offre une aide semi-automatique au traitement de données parcellaires et de sources documentaires hétérogènes.

Plus d'infos sur le Carnet D4R


         Poligrafaria

Se faire une place dans la République des Lettres madrilène au temps de Philippe III et Philippe IV, en écrivant en portugais, en espagnol ; prendre position dans les polémiques littéraires, historiques et scientifiques, même, du temps : voilà qui caractérise l’orgueilleux et prolifique Manuel de Faria e Sousa. Le projet “Poligrafaria” se propose de documenter et d’analyser les stratégies politiques, littéraires et courtisanes de promotion d’un auteur polygraphe de la première modernité.


Le projet prend date en avril 2019 et est destiné à se prolonger sur deux ans (2019-2021). Il réunit une équipe internationale et pluridisciplinaire autour de la publication d’un ouvrage de synthèse sur l’auteur et de plusieurs éditions numériques d’une partie de son corpus. Sur ce blog, nous rendons compte des avancées du projet dans les deux langues des sources convoquées, l’espagnol et le portugais, et offrons à un public élargis des outils pour appréhender cette figure d’écrivain-passeur entre Espagne et Portugal.


Pour en savoir plus https://poligrafaria.hypotheses.org/

 

e-Reforma

Le projet e-Reforma entend constituer un corpus de documents d’archives et de textes afin d’analyser la réception des idées réformées en Espagne et au Portugal, dans différents cercles lettrés et populaires. Il vise également à appréhender, au temps de la Réforme, les processus d’appropriation et de réappropriation des contenus doctrinaux du protestantisme  dans les territoires des deux monarchies ibériques. Le projet e-Reforma vise, enfin, à replacer ces questions confessionnelles dans le cadre d’une sensibilité religieuse propre aux nouveaux-chrétiens dans l’Espagne et le Portugal au Siècle d’or.
Le projet e-Reforma vise à alimenter ces axes au moyen de diverses briques  et à la constitution d’outils en ligne pour offrir de nouveaux instruments pour la recherche.

Projet pluri-annuel ayant bénéficié d'un soutien du CS de l'UPV et  l'Institut Champollion,  il a conduit à l'obtention du projet ANR D4R en 2021, (voir ci-dessous) et son contenu a été refondu dans celui du Carnet de  l'ANR.

Dernière mise à jour : 21/12/2023