IMPREVUE 1 - juin 2022

Les Actes des Premières Journées d'études des jeunes chercheur.e.s de l'IRIEC, 24-25 octobre 2019, : "Marginalités & Ecritures : les imaginaires de la représentation de soi dans la fiction narrative" paraîtront en juin 2021 dans le premier numéro de la  Collection Imprévue.

( Cood. Ndiaye SARR - Sergio FREGOSO )

Appel à communications ( rappel )

La marginalité est un concept mouvant et évolutif, selon l’époque, l’espace et le milieu social. Cette journée d’études propose de reconsidérer cette notion afin d’en délimiter les contours et de mieux la cerner dans le cadre de la sociocritique, des études littéraires et postcoloniales.

Momar Désiré Kane dans Marginalité et errance dans la littérature et le cinéma africains francophones[1], revient sur la question de la marginalité et les différentes théorisations dont ce concept a fait objet. L’être désigné comme marginal, par rapport à la norme, est tantôt assigné à cette position, tantôt maître de celle-ci dans une perspective subversive et protestataire contre l’ordre établi. Autrement dit, le marginal peut-être à la fois cet être ou groupe d’individus qui est exclu suivant son statut subalterne ou son orientation sexuelle et s’écarte volontairement des normes imposées pour affirmer sa singularité et sa différence. Cette marginalité sociale a aussi une traduction spatiale. Selon Solange Montagné-Villette, qui rejoint ainsi la perspective postcoloniale, « marginalité spatiale et marginalité sociale ont longtemps été perçus dans le cadre d’une relation linéaire d’exclusion : beaux quartiers/banlieues, ville/campagne, centre/périphérie…. »[2].

L’objectif de cette journée d’études sera de mettre en relief les enjeux politiques, linguistiques, culturels et idéologiques de cette binarité qui caractérisent espaces hégémoniques et espaces marginaux durant la période coloniale et post-coloniale.

Pour se défaire des formes de représentation qui renforcent la marginalité de ces espaces et groupe d’individus, certains écrivains ont adopté des stratégies de subversion littéraire devant conduire à l’élaboration d’un discours qui reflète leur propre imaginaire et d’une esthétique puisée dans leur propre substrat culturel. Il s’agit d’un ensemble de modalités subversives qui affectent la création littéraire et artistique en s’affranchissant des contraintes scripturales et esthétiques imposées : le décloisonnement générique ; le mélange des registres de langue ; l’insertion d’un lexique spécifique ; la multiplicité des récits, etc.

On nourrira cette réflexion à partir d’études de cas précis liés à des aires linguistiques variées (francophones, hispanophones, anglophones, sinophones, etc) et à travers les questionnements suivants :

Comment l’écriture fictionnelle œuvre-t-elle à une représentation identitaire ?

Quelles sont les modalités d’énonciation de cette esthétique ?

Comment l’écriture sert-elle une émancipation de la subordination ?

Comment la recréation de l’histoire s’opère-t-elle à travers la fiction ?

Mémoires de la marginalité ou marginalisation ?

Le plurilinguisme, idéologie dominante ou outil de subversion ?

Quels rapports entre langue et identité en contexte plurilingue ?

Comité scientifique

Karim BENMILOUD, (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

Michel BOEGLIN, (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

Samira DOUIDER, (Université HassanII-Casablanca)

Aude PLAGNARD, (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

Josias SEMUJANGA, (Université de Montréal)

 

 

Dernière mise à jour : 15/12/2023